Table des matières
Le management de situation, ou management situationnel.
Mettre de l’agilité, de l’adaptabilité dans le management des équipes.
16 oct 2024 · 5 min ·
Les managers ont parfois l’impression de ne maîtriser qu’un seul style de management ou de croire qu’une méthode unique convient à tous les collaborateurs. Pourtant, c’est loin d’être le cas.
Introduction
Au cours de votre carrière de manager, vous avez probablement encadré des collaborateurs aux profils variés (junior, confirmé, expert, senior) et aux personnalités diverses. Plutôt que d’adopter un style de management unique pour chaque personne ou d’appliquer le même style à toute l’équipe, pourquoi ne pas ajuster votre approche en fonction à la fois du collaborateur et du projet ou de la mission à lui confier ?
Le cadre : la situation et le collaborateur
Il faut imaginer deux axes d’évaluation pour déterminer quel style, quelle méthode de management appliquer à ce collaborateur pour ce chantier, ce projet :
- Le niveau de compétences (ou de maturité)
- Le niveau de motivation (ou d’implication)
On peut alors construire ce tableau, avec les styles de management associés :
Compétence ou maturité | |||
---|---|---|---|
Peu compétent | Très compétent | ||
Motivation ou implication | Peu motivé | Directif | Persuasif |
Très motivé | Participatif | Délégatif |
Les style de management
Il y a quatre styles de management
Management directif
Le manager dicte à ses collaborateurs ce qu’il faut faire et comment le faire, sans plus d’informations. Tous devront exécuter à la lettre ce qui leur a été demandé.
Posture à adopter: Décider, structurer le travail, donner des instructions claires et précises et veiller de près à ce que celles-ci soient respectées.
Voici un exemple concret de management de style directif : Un chef de projet IT doit gérer une équipe de développeurs, dont un nouveau collaborateur junior. Ce dernier, bien qu’ayant des compétences techniques de base, manque encore d’expérience dans l’organisation et les processus internes. Le manager adopte un style directif avec ce collaborateur pour s’assurer que les tâches sont réalisées selon les procédures et les délais établis. Il lui donne des instructions très précises sur les étapes à suivre, les outils à utiliser, et lui fixe des objectifs clairs à court terme, tout en supervisant régulièrement l’avancement. Par exemple, il peut lui dire : « Commence par cette tâche, utilise cet outil, et je veux un point d’avancement à 15h. » Ce style directif permet au junior d’être encadré de près, d’éviter les erreurs et de progresser en ayant une structure claire, tout en respectant les attentes du projet.
Management persuasif
Le manager convainc et oriente ses troupes en leur communiquant quelques données.
Posture à adopter: Décider, convaincre, expliquer, mobiliser, fédérer, motiver et contrôler.
Voici un exemple concret de management de style persuasif : Un responsable marketing doit lancer une nouvelle campagne avec un collaborateur récemment promu au poste de chargé de projet. Bien que ce dernier ait de bonnes compétences, il manque encore de confiance dans ses décisions. Le manager adopte un style persuasif pour l’aider à s’engager pleinement dans ses nouvelles responsabilités. Il explique en détail les objectifs de la campagne et la stratégie à suivre, tout en argumentant pourquoi ces choix sont les meilleurs. Par exemple, il peut dire : « Nous avons choisi cette approche pour toucher notre cible, car les études montrent que ce canal a un fort taux de conversion. En suivant ce plan, tu vas obtenir des résultats solides, et c’est une opportunité pour toi de montrer ce dont tu es capable. » Ce style vise à convaincre et à motiver le collaborateur en lui donnant une vision claire, tout en renforçant sa confiance pour qu’il adhère pleinement à la démarche.
Management participatif
Le manager implique davantage son équipe. Les décisions sont prises collégialement et les initiatives encouragées.
Posture à adopter: Encourager le dialogue et les initiatives, écouter, rassurer, conseiller, partager, impliquer dans les décisions.
Voici un exemple concret de management de style participatif : Un responsable d’équipe dans une entreprise de design doit développer un nouveau produit avec des collaborateurs expérimentés. Il décide d’adopter un style participatif, car il sait que son équipe a des idées créatives et des compétences solides. Lors de la première réunion, plutôt que de donner des directives précises, il ouvre la discussion et sollicite l’avis de chacun : « Voici l’objectif du projet. Comment pensez-vous qu’on pourrait aborder ce défi ? Quelles idées ou approches pourraient fonctionner selon vous ? » Chaque membre de l’équipe partage ses suggestions, et le manager encourage le débat, valorisant les contributions de tous. Il facilite ensuite la prise de décision collective, en s’assurant que le plan d’action retenu intègre les meilleures idées et est approuvé par tout le monde. Ce style participatif permet aux collaborateurs de se sentir impliqués et responsables du projet, tout en profitant des compétences et de la créativité de chacun pour trouver des solutions optimales.
Management délégatif
Tout en conservant un certain regard et en restant disponible, le manager délègue une bonne partie de ses responsabilités à ses collaborateurs.
Posture à adopter: Responsabiliser, transmettre, déléguer, être disponible, faire confiance..
Voici un exemple concret de management de style délégatif : Un directeur financier travaille avec un contrôleur de gestion senior qui maîtrise parfaitement les processus de reporting et d’analyse. Sachant que ce collaborateur est autonome et expert dans son domaine, le manager adopte un style délégatif. Lors d’une réunion, le manager lui confie la responsabilité de préparer l’ensemble des rapports financiers trimestriels, en lui donnant seulement les grandes lignes et les objectifs à atteindre : « Tu connais bien les attentes pour ce trimestre. Je te laisse gérer l’analyse des chiffres et la présentation du rapport final. Si tu as besoin de mon avis ou d’un point spécifique, tu sais où me trouver. » Le collaborateur a toute la liberté de choisir la méthode et les outils à utiliser, ainsi que de prendre les décisions nécessaires sans surveillance constante. Le manager intervient uniquement si des problèmes surgissent ou si le collaborateur a besoin de support. Ce style délégatif favorise l’autonomie et la responsabilisation des collaborateurs expérimentés, tout en leur laissant la latitude de gérer leur travail comme ils l’entendent.
Conclusion
En adaptant votre style de management à la situation (collaborateur, projet, motivation, compétences), vous insufflez agilité et flexibilité dans la gestion de vos équipes. Vos collaborateurs resteront motivés et se sentiront valorisés par un management qui évolue en fonction de leurs compétences et de leur engagement.
Un point d’étape avec eux sera essentiel pour ajuster votre approche selon l’avancement du projet. Enfin, un bilan en fin de chantier permettra de partager les retours d’expérience et d’identifier les actions à mener pour les futures missions de chaque collaborateur.
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